Sélectionner une page

La CNAMS de l’Essonne organisait ce lundi 5 décembre un atelier d’intelligence collective pour comprendre les défis de l’Île-de-France à horizon 2040 (changement climatique, protection de la nature, logement, mobilité…), imaginer les leviers d’action à mettre en œuvre pour faire face à ces défis, et partager notre vision de l’avenir de la Région.

L’Île-de-France a été en croissance économique et démographique permanente depuis l’après-guerre. Elle fait désormais face à des enjeux sans précédent : les crises sanitaires et climatiques interrogent le développement de son territoire et ses plus de 12 millions d’habitants.

Pour répondre à ces enjeux, la Région Île-de-France doit désormais préparer un avenir durable en intégrant les principes de l’économie circulaire, anticipant les changements dus au réchauffement climatique, adaptant le territoire à ses effets, réservant les écosystèmes et protégeant les Franciliens.

Les défis prioritaires identifiés par les artisans de l’Essonne

Objectif 2040 : Participez à l’avenir de la région Île-de-France !

Recréer de véritables centres-villes, favoriser les échanges entre les zones rurales et les zones urbaines (au sein de l’Île-de-France) « sans réinventer l’eau chaude », la proximité et les circuits-courts, faciliter la circulation des personnes et des marchandises, améliorer les cadres de vie : Développer les espaces verts, les espaces scolaires et sportifs au plus près des lieux de vie, lutter contre le communautarisme et l’exclusion…

Ce sont autant d’enjeux qui ont été soulignés par les participants à cette table ronde.

La question de la prolifération des zones commerciales et industrielles dont les impacts sociaux, économiques et environnementaux sont considérables, tant pour les producteurs que pour le consommateur, a été évoquée.

La surconsommation auquel ces modèles appellent fait écho à la surexploitation des ressources et surtout, la situation souvent périphérique des centres commerciaux favorisent l’utilisation de la voiture et impliquent même une dépendance à la voiture.

Enfin, la prolifération de ces zones a entraîné une désertification des centres-villes et des centres-bourgs essentiels à l’activité des artisans et commerçants de proximité.

L’autre enjeu est celui de la mobilité notamment du fait de l’ensemble de ses impacts sur l’environnement, la santé, la sécurité et la qualité de vie.

Il est essentiel de développer et favoriser les transports collectifs des marchandises et des personnes, développer les moyens de déplacement entre les zones rurales et urbaines d’Île-de-France, rapprocher les entreprises des lieux de vie des personnes.

Enfin, la biodiversité en Île-de-France est confrontée à de nombreuses pressions : artificialisation des sols, fragmentation des milieux naturels, changement climatique, pollutions chimique et lumineuse, etc. La construction de nouveaux bâtiments et l’extension des villes y portent atteinte, détériorant en retour la qualité du cadre de vie urbain.

Il est essentiel de définir une véritable politique incluant la présence de biodiversité aux alentours d’un logement, améliorer les espaces verts, reverdir les centres-villes, cités et quartiers : en bref, favoriser le verdissement.

Leviers d’action pour l’avenir de la région

Réduire l’artificialisation des sols et de protéger la biodiversité

Objectif 2040 : Participez à l’avenir de la région Île-de-France !

Constats : L’artificialisation des sols est liée à l’urbanisation. L’étalement des villes, par la construction de bâtiments ou d’infrastructures, se fait alors au détriment des espaces naturels, agricoles ou forestiers. Les conséquences sont multiples : perte de la biodiversité, accélération du réchauffement climatique, risques d’inondations, perte de productivité agricole… La loi Climat et résilience de 2021 a fixé un objectif national d’être à zéro artificialisation nette (ZAN) en 2050.

Les leviers retenus par les participants pour réduire cet impact :

  • Développer les espaces verts, les services publics, les commerces dans les pieds d’immeubles… pour que la ville dense soit également intense, intéressante et agréable à vivre.
  • Donner un bonus aux bâtiments évolutifs, réversibles ou qui mutualisent les usages, pour avoir moins à construire.
  • Accompagner les projets de renaturation, pour développer de nouveaux espaces propices au développement de la biodiversité.

Lutter contre les émissions de CO2

Constats : Suite aux accords de Paris, la France s’est engagée à atteindre la neutralité carbone en 2050. En Île-de-France, le premier poste d’émissions (46%) est lié aux bâtiments. Vient ensuite le secteur des transports (32%). Les sols de pleine terre jouent un rôle important dans le stockage du carbone.

Les leviers retenus par les participants pour réduire cet impact :

  • Agir pour diminuer la demande de mobilité (proximité des services, création de lieux de coworking…).
  • Encourager la proximité de l’habitat et des activités, afin de limiter les distances domicile / travail.
  • Privilégier la requalification des bâtiments existants plutôt que les constructions neuves.
  • Accélérer la rénovation énergétique des bâtiments et favoriser les bâtiments à énergie positive.
  • Augmenter la surface des espaces qui stockent et absorbent naturellement le CO2 (forêt, prairie, etc.).

Disposer de plus de logements dans un cadre de vie de qualité

Constats : La Loi Grand Paris de 2010 définit un objectif de 70 000 nouveaux logements à construire par an. La population francilienne augmente chaque année de 50 000 nouveaux habitants.

Les leviers retenus par les participants pour réduire cet impact :

  • Développer la nature en ville, en particulier dans les quartiers les moins dotés en espaces verts.
  • Compléter l’offre en équipements et services à la population, en commençant par les territoires les moins bien dotés.

Favoriser l’attractivité des territoires

Constats : L’Île-de-France est la première région économique d’Europe. Les sites d’activités économiques couvrent en Île-de-France 12% des espaces urbanisés. L’explosion du e-commerce entraîne une augmentation des flux de marchandises.

Les leviers retenus par les participants pour réduire cet impact :

  • Développer les coopérations avec les régions voisines de l’Île-de-France pour mieux accompagner certaines filières économiques stratégiques (logistique, énergie, agro-alimentaire…).
  • Revitaliser les centres-urbains en déprise commerciale et mal dotés en services de proximité.

Développer l’économie circulaire

Objectif 2040 : Participez à l’avenir de la région Île-de-France !

Constats : L’économie circulaire consiste à produire des biens et des services de manière durable en limitant la consommation et le gaspillage des ressources et la production des déchets. Elle vise à passer d’une société du tout jetable vers un modèle économique plus circulaire. En 2020, 80% des ressources utilisées en Île-de-France étaient importées. Les besoins en matériaux devraient augmenter ces prochaines années, avec les grands chantiers et la production de nouveaux logements.

Les leviers retenus par les participants pour réduire cet impact :

  • Renforcer le tri et le recyclage des matériaux et objets, en développant les points de collecte, les recycleries, les plateformes de stockage et de transformation des matériaux et déchets – Favoriser la réutilisation plutôt que la transformation.
  • Privilégier la requalification des bâtiments existants, plutôt que les démolitions suivies de reconstructions.
  • Soutenir les filières agricoles en circuit court, qui contribuent à la sécurité alimentaire du territoire.
  • Préserver les espaces productifs, qui permettent de produire ou de transformer des aliments, des matériaux ou de l’énergie: espaces agricoles, forêts, carrières, captages d’eau, zones industrielles…

Améliorer les mobilités

Constats : La mobilité automobile a tendance à diminuer en Île-de-France. 44% des actifs utilisent les transports en commun pour rejoindre leur lieu de travail. 83% des Franciliens habitent à moins de 2 km d’une gare.

Les leviers retenus par les participants pour réduire cet impact :

  • Poursuivre les investissements pour garantir le bon fonctionnement du réseau de transports en commun existant.
  • Développer les pôles d’échange multimodal près des gares et améliorer le rabattement à pied, à vélo et par bus.
  • Renforcer le maillage des itinéraires sécurisés pour les déplacements à vélo et mettre en place les lignes du RER-vélo.
  • Soutenir l’innovation pour la recherche de solutions de transport adaptées aux territoires ruraux.

Adapter les territoires au changement climatique

Constats : En Île-de-France, les températures ont augmenté d’environ 2°C depuis le milieu du XXe siècle. Le changement climatique expose l’Île-de-France à une augmentation du risque d’inondation par ruissellement.

Les leviers retenus par les participants pour réduire cet impact :

  • Favoriser la végétalisation des espaces publics et privés dans les villes pour limiter les îlots de chaleur urbain.
  • Développer les points d’eau dans l’espace public pour leur effet rafraîchissant (fontaines, bassins…)
  • Préserver et développer les espaces de pleine terre en ville, et les végétaliser dès que c’est possible.
  • Intégrer davantage le réchauffement climatique dans la construction des bâtiments et le renouvellement des quartiers (orientation des bâtiments, ombrage, ventilation, matériaux, couleurs…).
  • Accélérer la désimperméabilisation des espaces publics et privés pour réduire les risques d’inondation et de pollution en cas de fortes pluies.